L'eau fait partie du bien commun de la Nation. Sa protection, sa préservation, sa mise en valeur, le développement des territoires et des activités, doivent se faire dans le respect des équilibres naturels, et sont d'intérêt général (inscrit au Code de l'Environnement)
Le Code de l'Environnement précise que, pour gérer la ressource en eau, la priorité doit être donnée :
- à la satisfaction des exigences de la santé
- de la salubrité publique et de l'alimentation en eau potable
- à la préservation de la vie aquatique
- au libre écoulement des eaux
- et enfin à la satisfaction des usages économiques et de loisirs
La Charte de l'environnement votée en 2004, adossée à la Constitution Française, introduit également ces notions de priorisation et d'enjeux pour l'avenir (cf encadré).
Les usages de l'eau sur le bassin versant de la Boutonne sont historiques et nombreux : moulins, pêche, cultures de plaine, de peupliers, irrigation, eau potable, rejets domestiques et industriels... Chacun de ces usages, qu'ils soient des prélèvements, des rejets, des sources de pollutions ponctuelles ou diffuses ont un impact particulier, cumulé, local et global sur la ressource en eau à l'échelle du bassin versant.
Les milieux naturels ont une certaine capacité dynamique à absorber des perturbations naturelles ou artificielles, des charges de pollution organique ou chimique mais pas de façon indéfinie. Trop de prélèvements dans les eaux superficielles et souterraines, en période de faible de recharge et sécheresse, peuvent conduire à une importante réduction des débits et des niveaux d'eau, mettant en péril les équilibres naturels et la biodiversité. Des excès de nutriments ou d'intrants (nitrates, phosphore, matière organique dissoute...), de produits chimiques peuvent altérer fortement et durablement (pour les nappes) la qualité des eaux, la vie biologique, le patrimoine génétique des espèces exposées chroniquement et la santé humaine.
La conscience de ces limites et des impacts potentiels à court ou moyen termes doivent donc être pris en pris en compte, en concertation et dans le respect des équilibres supportables par les milieux. Le développement économique local et du territoire est souvent très lié à la ressource en eau, dont la dépendance à la quantité et la qualité est plus ou moins forte :
- l'eau potable pour la population résidente et le tourisme
- l'agriculture pour l’irrigation ou l’abreuvement des animaux
- les industriels,
- la pêche,
- les kayakistes,
- les usiniers propriétaires de moulins…
L'enjeu de la gestion intégrée de la ressource en eau, de la gouvernance instaurée au travers de la CLE, du SYMBO, des Commissions géographiques est de mettre en relation toutes les inter-dépendances "pression-impact-ressource", tous les acteurs ou parties prenantes de la gestion de l'eau, et de trouver les compromis, adaptations, modérations pour une gestion plus équilibrée et respectueuse de l'eau et de la biodiversité à l'échelle du bassin.
Charte de l'environnement de 2004*Le peuple français, Considérant : * "Adossée" à la Constitution par la Loi de révision constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 (JO du 2 mars 2005) |